Drapeau Soudan Sud
Soudan du Sud 2023 – 2024 : un pays en survie
Drapeau Soudan Sud
La mission de 2023-24 s’effectue à Aweil au nord du Soudan du Sud, proche de la frontière avec le Soudan. Depuis son indépendance en 2011, le pays traverse une extrême pauvreté à laquelle la population tente de faire face. S’ajoute à cela la guerre du Soudan qui a éclatée en avril 2023 et le jeune pays encore instable accueille les réfugiés de ceMe guerre qui s’enlise.

A chaque jour suffit sa peine

Aux prises avec de nombreux conflits internes et des ressources mal exploitées, le Soudan du Sud est incontestablement un des pays les plus pauvres du monde. Les sud-soudanais survivent jour après jour grâce à tous genres de petits métiers dans des conditions difficiles ; la majorité ne sachant pas lire ni écrire.

Les jeunes parlent de partir, ils rêvent d’un Eldorado très souvent européen. Le choc avec la modernité est flagrant : aller chercher l’eau au puit tout en regardant son téléphone et le recharger chez soi grâce à un panneau solaire à côté de la
cuisinière au charbon. C’est une pauvreté organisée dans laquelle tout est récupérable, réutilisable et recyclable jusqu’à ne plus pouvoir rien faire du matériau. C’est dans un tel contexte, que se passe l’arrivée de tous les réfugiés du Soudan. Notre mission ici est double, être auprès de la population locale et également auprès de ces personnes traumatisées de la
guerre.

Quant à la foi chrétienne, elle est arrivée dans les années 1900 par les missionnaires notamment comboniens. Il faut aussi noter que sainte Joséphine Bakhita, soudanaise, joue un grand rôle dans la diffusion de la foi, et ceMe dernière s’enracine petit à petit malgré les croyances tribales. Cela dit, pour certains, l’un n’empêche pas l’autre : « Je crois en Dieu mais
mon grand-père est né de la pluie ».

Les Sud-Soudanais ont soif d’en entendre plus sur le Christ et demandent qu’on les aide à approfondir leur foi.

Actions menées
  • Oratoire : groupe de prière avec les enfants de la paroisse d’Aweil
  • Visites des réfugiés de la guerre du Soudan dans le camp de Wedweil
  • Visites et prière en prison avec les hommes, les femmes et les enfants
  • Visites des familles
  • Mise en place de l’adora?on du Saint Sacrement au sein de la paroisse
  • Activités récréatives avec les enfants du quartier, dont la musique
  • Temps avec les enfants des rues

Anecdotes

« De chants de délivrance tu m’as entouré » (Ps 31, 7) 

Aller prier avec les centaines de prisonniers dans la grande prison de la ville, est un pôle important de la mission. Chanter, louer le Seigneur, Lui rendre grâce et méditer la Parole, voilà ce que nous partageons avec nos frères et sœurs dans ce lieu si sale et oublié du monde. Qu’il est fort de manduquer l’évangile à plus de 300 voix dans de telles circonstances ! Une vague de confiance déferle et les visages ainsi que les cœurs s’ouvrent.

John

Un matin du côté des adolescents, un jeune s’est levé, s’est mis à chanter de tout son être la main sur le cœur puis a entrainé tous ses frères de galère. « Allez les gars, chantez avec moi au Seigneur, mettez-vous debout ! Allez ! » Une joie, telle une étincelle, a enflammé soudainement le petit groupe. Son chant était comme un cri vers son Père du ciel, lui demandant de le pardonner, de l’écouter et de le guider. Quelques jours plus tard, nous le croisions dans les rues de la ville, nous confiant qu’il était libéré de cet enfer et que pour lui, c’était grâce à la prière.

Un trio de choc

Lors des visites dans le camp de Wedweil, nous rencontrons nos amis soudanais au détour des allées, dans le petit souk, dans leurs tentes, … Partout ils nous tirent la manche pour venir nous asseoir avec eux. Nous partageons alors un thé, un café et certains se laissent aller à quelques plaintes sur la difficulté de la situation, des conditions de vie, des atrocités vécues au Soudan sans attendre rien en retour que notre écoute fraternelle.

Chapelle Soudan Sud

Une minorité de chrétiens est là et grâce à une aide exceptionnelle de France, nous avons pu les aider à construire une petite église, Sainte Bakhita, pour qu’ils puissent y prier. Grâce à ce lieu, nous avons rencontré Naïm, une femme avec un souffle missionnaire hors du commun.

Lors de nos rencontres, elle nous entraine prier dans telle ou telle maison car quelqu’un y est souffrant. Adultes, enfants… elle sait où sont ses frères malades et que Dieu ne les oublie pas. « Venez avec moi, il faut qu’on aille prier pour un petit bébé ! » Nous devenons un trio de prière et allons de ‘maison’ en ‘maison’ souffler sur les braises d’une Espérance promise.

Les missionnaires Naïm sont entrainés par Naïm… quel clin Dieu !